1. |
Lune Rousse
04:32
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Aux feuillets d'une nuit noire,
Quelques vers ont bourgeonné.
Ces vers qui ouvrent les lendemains ;
Lendemains couverts
De papier blanc.
J'écris à la lueur
Des lunes rousses.
Je tisserai des chapelets,
Des mots fanés en fils bleus.
Et pour les branches nues
De longs colliers de givre,
Des colliers de sorcières.
Nous irons au sabbat
Des lunes rousses
Venez flamber nos airs,
Venez craquer les mots !
Jouons à nous faire loups ;
L'echo sonnera le cor ...
Sous les lunes rousses
Sous les lunes rousses
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2. |
Palais des Glaces
04:14
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Ma tête est un hôtel de passe
Les visages glissent puis s'effacent
Tout un ballet sous les cochères
Corne de brume, coeur en hiver
Je vis dans un palais des glaces
L'ennui, dans sa volière
D'une aile timide bat la mesure
Sous mes pensées, rideau de lierre
Un fauve d'or à l'embrasure
Je vis dans un palais des glaces
Balaie l'ardoise de la mémoire
Pense "Sahara sous les étoiles"
Garde la focale hors du miroir
Mets les voiles, mets les voiles
Sors de ton palais des glaces
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3. |
Carnaval Cannibale
04:07
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Sur le brasier de la bataille
L'un après l'autre chacun vient
Rôtir le membre de ses victimes
Tout en contant d'une voix forte
Quelques détails du carnage
Des esclaves splendides
Au longs sourires affriolants
Les muscles nus cerclés d'argent
Versent des sauces carnassières
Sur des lambeaux de chair rose
D'autres, luisantes
de transe sudorifère,
Attisent l'incendie sacré,
Chantent à la gloire des chimères
Des paillardises en numéraire.
Et des plateaux de cervelle tiède
Sur des colosses aux yeux bandés
Défilent devant le trône.
Et Attila plonge sa main grasse,
Se lèche les doigts tout en riant.
Au carnaval des cannibales
On crève la dalle
La fête bat son plein
Feux d'artifices au silicium
La data chauffe les artères
Et le chaman en Armani
Pulse l'hypnose en multiplex
On sabre les jeroboams
D'un grand virus millésimé
Les flûtes tintent, les vestes tombent
Et mille couleuvres ensorcellées
Ouvrent le bal sur les claviers
Le grand rampant aux yeux plasma
Dans ses cavernes de silicone
A senti venir son heure
Alors de Bengalore à Montreal
On voit fleurir ses gorgones
La pieuvre déploie ses tentacules
Colle la ventouse de ses écrans
A vos visages pétrifiés
Il suce l'âme par les yeux
Vos cernes accusent ses baisers.
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4. |
Canaux
05:04
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Mes notes battent le crawl
A l'ombre de ma paume.
C'est la musique fleuve,
La rêverie d'un fauve.
Et tes doigts de chaume,
Posés sur mon épaule.
Ecoute mon piano
Battre pavillon de cuivre ?
Il sonne les sirènes
Des péniches souveraines ;
Il cherche à ouvrir
L'infini des canaux.
Et mes doigts s'y appliquent ;
Le clavier, vague en vague,
Prend une allure fluviale.
Moi je n'ai qu'un port pâle ;
Une ancre qui me nargue :
Cette main, sur mon épaule.
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M. Poupard France
Chanteur, guitariste et pianiste de formation classique, M.Poupard a joué et chanté dans diverses formations (folk, rock,
musiques improvisées, ...), dont les fils rouges sont la résonance acoustique et une certaine idée de la poésie.
Il a donné une centaine de concerts en France et en Europe, en particulier avec la formation folk aux accents mandingues, Dreamy Dogs.
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